Le mariage Protestant

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Pour les Eglises protestantes le mariage religieux en tant que tel n'existe pas : c'est le mariage civil qui est pleinement reconnu comme valable et suffisant. Mais, sur demande du couple, l'Eglise offre un culte de bénédiction de Dieu sur le couple marié qui veut placer son union sous le regard de Dieu et lui confier son avenir. Cette célébration préparée activement par le couple et leur pasteur donne évidemment l'occasion d'une fête plus ou moins importante.


Une telle célébration religieuse autour du mariage trouve son sens dans la lecture biblique de la théologie protestante. Pour elle, pas question de sacrement du mariage, mais le mariage civil est l'occasion, pour le couple chrétien, d'exprimer lors d'un culte public sa reconnaissance à Dieu et de partager sa joie avec ses familles et ses amis, l'occasion de prier et de chanter pour inscrire cet événement dans un engagement de fidélité et de durée avec l'aide de Dieu.


A titre d'exemple, voici une déclaration d'engagement écrit par un jeune couple : "N..., je veux apprendre à t'accepter tel (telle) que tu es, à vivre avec toi dans la joie, dans l'espérance et aussi dans les difficultés ou la tristesse. Je promets de respecter en toi ce qui te fait autre, et de t'aimer malgré des divergences possibles. Je veux vivre avec toi l'espérance en Jésus-Christ, et la partager avec nos enfants."


Ce projet relationnel illustre bien ce que signifie la célébration protestante du mariage. Parce que la Bible nous raconte en Genèse 1,26-28 qu'au commencement Dieu bénit le couple qu'il a "crée mâle et femelle à son image et à sa propre ressemblance" et qu'il leur dit : "Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et gérez-la", les Eglises protestantes encouragent les couples à s'engager dans le projet de Dieu pour l'humanité et à vivre de la grâce contenue dans sa bénédiction.


Construire un couple dans la durée ne va cependant pas de soi. Pour grandir et mûrir, l'homme et la femme ont besoin de réaliser dans leur corps et dans leur esprit l'autre parole biblique, celle de Genèse 2,24 qui dit : ..."L'homme (et la femme) quittera père et mère, s'attachera à sa femme (son mari), et les deux deviendront comme une seule chair." Cette nécessité de quitter (matériellement, mais surtout psychologiquement !) la dépendance parentale est rappelée systématiquement dans toute liturgie protestante de mariage qui se respecte. Car la triple dynamique de "quitter, s'attacher, devenir" est constitutive du lien conjugal tel que le comprend la lecture protestante de la Bible enrichie aussi aujourd'hui par les acquis des sciences humaines.


La bénédiction religieuse d'un mariage n'est donc ni une sacralisation, ni une assurance tous risques face à l'avenir ; elle est plutôt un envoi, une mise en route et une responsabilisation des individus qui prennent en charge leur liberté humaine devant Dieu et devant les autres. Ce qui entraîne que l'Eglise ne peut pas être insouciante en ce qui concerne la préparation à cette grande aventure conjugale et familiale qu'initie le mariage : c'est pourquoi les Eglises protestantes proposent des sessions de préparation à la vie de couple, des entretiens conjugaux et des rencontres familiales ouvertes à tous. Gérard Krieger.


Comment fortifier l'union du mariage ? Qu'est-ce que la Bible en dit ?

Correctement quitter son père et sa mère. Un couple, et particulièrement un jeune couple, ne peut pas permettre à l'un ou l'autre parent de s'immiscer dans leur vie de couple, soit par des remarques, soit par des caprices, soit par une manipulation financière… Il y a rupture, souvent douloureuse pour les parents, mais impérative pour le succès du couple. Quitter, c'est aussi adopter une 3e voie, un 3e modèle de fonctionnement. Un couple ne doit pas vivre selon le modèle reçu des parents : ils créent une tierce culture, qui leur convient, dans l'éducation des enfants, dans la gestion de l'argent, dans leur engagement dans l'église, etc. Quitter ne veut pas dire mépriser, mais simplement partir. Sortir d'une sphère pour en créer une autre.


Correctement s'unir à son conjoint. Il appartient également à ce jeune couple de s'unir l'un à l'autre. L'homme doit développer toutes les stratégies utiles pour se lier à son épouse. L'action est là plutôt laissée aux mains de l'homme, mais cela implique une réponse favorable et encourageante de l'épouse. Il faut être deux pour que ça marche. Un couple doit veiller à communiquer, à se valoriser, à exprimer tout ce qui unit.


Correctement se coller à son conjoint. L'expression vise évidement l'union corporelle ou

sexuelle du couple. Dieu veut que l'homme et la femme connaissent une union physique…

Jésus veut que les couples soient attentifs au bien de l'autre, au bien du couple.

Jésus termine son résumé de l'importance du mariage avec ces mots : « Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni. » Quel qu'il soit, pour quelque raison que ce soit. L'homme ne peut et ne doit pas séparer ce que Dieu a uni. Mais plutôt doit se dévouer pour s'unir davantage à son conjoint.

Florent Varak


Fortifiez vos mariages. Choyez vos relations. Ayez de la prévenance. Pardonnez. Passez du temps à discuter. Exprimez de l'amour, de l'affection.


Le couple

Tertullien, un responsable d'église du 2e / 3e siècle écrit :

Où trouver des paroles pour exprimer toute l'excellence et la félicité d'un mariage chrétien ?


L'Église en dresse le contrat, l'oblation divine le confirme, la bénédiction pastorale y met le sceau, les anges qui en sont témoins l'enregistrent, et le Père céleste le ratifie. Douce et sainte alliance que celle de deux fidèles portant le même joug, réunis dans une même espérance, dans un même vœu, dans une même discipline, dans une même dépendance ! Tous deux, ils sont frères, tous deux serviteurs du même maître, tous deux confondus dans une même chair, ne forment qu'une seule chair, qu'un seul esprit. Ils prient ensemble, ils se prosternent ensemble, ils jeûnent ensemble, s'enseignant l'un l'autre, s'encourageant l'un l'autre, se supportant l'un l'autre. Vous les rencontrez de compagnie à l'église, de compagnie au banquet divin. Ils partagent également la pauvreté et l'abondance, la fureur des persécutions ou les rafraîchissements de la paix. Nuls secrets à se dérober, ni à se surprendre mutuellement; confiance inviolable, empressements réciproques ; jamais d'ennui, jamais de dégoûts. Ils n'ont pas à se cacher l'un de l'autre pour visiter les malades, pour assister les indigents ; leur aumône est sans disputes, leurs sacrifices sans scrupules, leurs saintes pratiques de tous les jours sans entraves. Chez eux point de signes de croix furtifs, point de timides félicitations, point de muettes actions de grâces. De leurs bouches, libres comme leurs coeurs, s'élancent  les hymnes pieux et les saints cantiques. Leur unique rivalité, c'est à qui célébrera le mieux les louanges du Seigneur.


Voilà les alliances qui réjouissent les yeux et les oreilles de Jésus-Christ, celles auxquelles il envoie sa paix. « Là où il  se trouve deux Chrétiens, il se trouve lui-même ; » là où il se trouve lui-même, l'ennemi de notre salut est absent.


Telles sont les instructions que l'Apôtre nous a laissées dans cette courte parole. Compagne bien-aimée, méditez-la, si vous en avez besoin. Qu'elle serve surtout à vous détourner de l'exemple de quelques femmes imprudentes. Il n'est ni permis ni expédient aux fidèles de contracter d'autres mariages. Tertullien, A sa femme, 2.9

L'image est idyllique. C'est à son épouse qu'il écrivait ces lignes.


Sur le sujet le lire aussi : http://www.rosee.org/rosee/page5.html