Appelés à la liberté

Au bout de ma rue, une des plus grandes prisons d'Alsace dresse ses murs sinistres. Et comme un défi ironique, tout à côté, qu'est-ce que vous trouvez ? Le square de la Liberté !

 

Et je me pose la question : les gens qui, assis sur un banc profitent là des premiers rayons de soleil sont-ils nécessairement plus libres que ceux qui, à 100 mètres de là, sont derrière les barreaux ? Sur le plan civique, oui bien sûr, mais, en nous-mêmes, sommes-nous vraiment libres ?

 

Au fait, qu'est-ce que la liberté ? Faire ce que l'on veut, sans respecter aucune règle morale, sans tenir compte de l'autre, en ne vivant que pour soi ? Poussé à l'extrême, cette conception de la vie ne peut produire que la destruction. Destruction des foyers, des familles, de la société. Ce n'est pas cela la vraie liberté. Celle-ci ne peut être indépendante d'une loi morale. A notre époque, les hommes parlent facilement de libération de tabous et de règles surannées mais, en réalité, ils sont dépendants de leurs pulsions qu'ils sont incapables de maîtriser (2Pie. 2. 19).

 

La liberté, nous apprend la Bible, était le privilège d'Adam. Dieu l'avait créé libre. Il pouvait manger librement de tout arbre du paradis (Gen. 2. 16). Sa liberté se réalisait dans la mesure où il restait en relation avec son Créateur, dans le respect de l'ordre divin : « Tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal » (Gen. 2. 17). Mais en transgressant ce commandement, Adam est devenu pécheur. « Par un seul homme, le péché est entré dans le monde et par le péché la mort » (Rom. 5. 12). L'homme est, depuis lors, assujetti à la servitude et à la peur (Héb. 2. 15 ; Rom. 8. 20).

« Quiconque pratique le péché est esclave du péché  » (Jean 8. 34)

 

« Le Seigneur m'a envoyé pour publier aux captifs la délivrance, ... pour renvoyer libres ceux qui sont foulés » (Luc 4. 19).

Mais la grâce de Dieu est apparue ! Christ est venu. Il est le Rédempteur, celui qui rachète de l'esclavage du mal. Il produit ce changement radical que la Bible appelle la nouvelle naissance. Alors, nous pouvons accueillir la liberté, liberté dans notre relation avec Dieu que nous connaissons comme notre Père céleste. Liberté aussi dans nos relations avec ceux qui nous entourent, en qui nous ne voyons plus des étrangers inquiétants mais des personnes que Dieu aime et à qui il désire se faire connaître. Liberté intérieure enfin par l'action du Saint Esprit opérant dans notre âme une libération des forces du mal et le désir et la capacité pour le bien.

 

Dieu donne gratuitement la liberté à tous ceux qui se confient en Jésus-Christ. Tel est l'évangile. Etre sauvé par Jésus, c'est être rendu libre. Il y a deux dimensions à cela : d'abord le fait d'être affranchi de tout ce qui nous tient esclave, ensuite celui d'être placé dans la liberté pour jouir de la véritable vie.

Le Seigneur Jésus est le Rédempteur, le Berger, le souverain Sacrificateur, le Fils… Le titre de Rédempteur correspond au premier aspect : l'affranchissement ou la libération. Les noms de bon Berger, de souverain Sacrificateur et de Fils répondent au second : la liberté chrétienne.

 

L'affranchissement : Jésus nous libère de ...

 

Libérés de la culpabilité « Si nous confessons nos péchés, il (Dieu) est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité.  »(1 Jean 1. 9)

 

Libérés de la loi comme moyen d'être justifiés « Christ est la fin de la loi pour justice à tout croyant. » (Romains 10. 4)

 

Libérés du mal « La loi de l'Esprit de vie m'a affranchi (ou libéré) de la loi du péché et de la mort. » (Rom. 8. 2).


Libérés de nous-mêmes « Si quelqu'un veut venir après moi (dit Jésus), qu'il se renonce soi-même, et qu'il prenne sa croix, et me suive : car quiconque voudra sauver sa vie la perdra ; et quiconque perdra sa vie pour l'amour de moi, la trouvera. »(Matthieu 16. 24, 25)

 

Libérés du monde et de Satan  « Et c'est ici la victoire qui a vaincu le monde, savoir notre foi » (1 Jean 5. 4) « Résistez au diable, et il s'enfuira de vous. » (Jacques 4. 7)

 

La liberté chrétienne : Jésus nous libère pour...

En 1789, la liberté a été symbolisée, en France, par la prise de la Bastille. Comme le peuple de Paris, derrière le mot liberté, chacun voit son propre problème : échapper à telle contrainte imposée par des supérieurs hiérarchiques, des horaires, des exigences administratives. En fait, on peut être libéré de tous ces problèmes sans être vraiment libre. Car la liberté, au sens le plus profond du terme, concerne la vie intérieure. Elle ne se réduit pas à la possibilité de s'extraire de la routine ou de la course effrénée de la vie moderne pour pouvoir se faire plaisir. Non, dans son essence, la liberté c'est d'être libre pour vivre la vie la plus gratifiante : celle que Dieu veut pour nous.

 

Dans ce sens, nous ne sommes réellement libres que lorsque Dieu nous donne une nouvelle vie qui trouve sa joie à faire la volonté de Dieu. Liberté indissolublement unie à l'écoute obéissante de la Parole de Dieu, et à la communion avec Christ. Jésus donne l'exemple le plus grand d'une telle vie. Il a constamment et librement choisi d'obéir à son Père, y trouvant une profonde joie. Sa personnalité était épanouie, malgré l'hostilité, l'injustice et l'humiliation. Sa liberté s'est exprimée jusqu'au sacrifice de lui-même, par amour pour son Père et pour chacun de nous.

 La vraie liberté chrétienne s'exprime : en nous par la capacité donnée de Dieu pour faire le bien, vers Dieu que nous connaissons comme notre Père, et vers Jésus que nous connaissons comme notre Seigneur au service de notre prochain, tout cela par le Saint Esprit qui nous conduit dans ce chemin nouveau.


La liberté chrétienne : capacité, donnée de Dieu, pour faire le bien « Or que le Dieu de paix vous rende accomplis en toute bonne œuvre pour faire sa volonté, faisant en vous ce qui est agréable devant lui par Jésus-Christ auquel soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen.  »(Hébreux 13. 20, 21).

 

La liberté chrétienne : connaître Dieu comme notre Père et Jésus comme notre Seigneur

« Parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l'esprit de son Fils dans nos cœurs disant : Abba, Père : de sorte que tu n'es pas esclave mais fils : et si fils, héritier aussi par Dieu »(Galates 4. 6, 7) « Ayant une pleine liberté pour entrer dans le lieu saint,… approchons-nous avec un cœur vrai  » (Héb. 10.19, 22).

« Prenez mon joug sur vous (dit Jésus) et apprenez de moi car je suis débonnaire et humble de cœur et vous trouverez le repos de vos âmes; car mon joug est aisé et mon fardeau léger  »(Matthieu 11. 29, 30)

 

La liberté chrétienne : être au service des autres. « Vous avez été appelés à la liberté ; seulement n'usez pas de la liberté comme d'une occasion pour la chair, mais, par amour, servez-vous l'un l'autre.  »(Gal. 5. 13)

 

La liberté chrétienne : être conduit par l'Esprit « Là où est l'Esprit du Seigneur, là il y a la liberté  »(2 Cor. 3. 17).

 

Conclusion : appelés à la liberté. Les médias parlent beaucoup ces temps-ci de la cour de justice internationale qui permet de juger les divers responsables de crimes contre l'humanité qui ont fait subir des sévices à leurs semblables. N'oublions pas qu'il existe d'autres redoutables tyrans auxquels chacun est asservi. Le monde, le diable, une conscience chargée, la peur de la mort, l'asservissement au mal, toutes ces menaces sont le lot de nos contemporains. De ces tyrannies pourtant, Jésus veut et peut les libérer.

 

Bien plus, être libre, ce n'est pas seulement échapper à un esclavage, c'est aussi pouvoir vivre pleinement, positivement notre vocation, tels que Dieu nous a créés puis rachetés et tels qu'il nous veut. Notre bonheur et notre liberté se fondent sur le fait que Dieu est notre Père. Nous recevons une telle liberté par la grâce de Dieu qui agit en nous. Nous la vivons en aimant Dieu, en aimant nos frères et notre prochain. Un amour qui s'exprime dans le culte rendu à Dieu, dans la soumission à Christ et dans le service envers nos frères et notre prochain, par la puissance du Saint Esprit (Rom. 15. 13).

 

Chrétiens, est-ce que nous sommes déjà maintenant, ce peuple libre qui connaît le cri de joie (Ps. 89. 15) ? Nous sommes, ne l'oublions jamais : "appelés à la liberté" !    Sylvain FAYARD 



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Avec raison, Charles Corbière a dit :

"Vouloir être libre sans Dieu, c'est se condamner à tous les esclavages."



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La liberté

  "Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres." (Jn. 8.36)

Je viens de m'apercevoir que, bien que je l'aie parfois abordé, je n'ai pas encore consacré une page au thème de la liberté, qui est un des sujets préférés des humains que nous sommes. Je vais donc essayer de combler cette lacune.

L'une des extraordinaires conséquences de l'œuvre de Jésus à la croix, c'est la délivrance de l'esclavage, ou plus exactement des esclavages.

Celui du péché, d'abord :"En vérité, en vérité, je vous le dis, leur répliqua Jésus, quiconque se livre au péché est esclave du péché." (Jn. 8.34)


Avant de connaître Jésus, le Libérateur, le péché dominait notre nature, comme un maître asservit son esclave. Quand le Saint-Esprit est venu faire sa demeure en nous, nous avons échappé à l'empire du péché : "Car le péché n'aura point de pouvoir sur vous" (Rom. 6.14). Cela ne signifie pas pour autant que nous ne pouvons plus pécher, mais que nous pouvons ne plus pécher. C'est là une grande différence !


Mais il est venu nous affranchir aussi de la servitude de la loi et de ses multiples obligations. Paul utilise une allégorie pour qualifier l'Ancienne Alliance (la Loi) et la Nouvelle Alliance (la Grâce). Il compare la première à la "Jérusalem actuelle", et la seconde à la "Jérusalem d'en haut" :"… la Jérusalem actuelle, qui est dans la servitude avec ses enfants. Mais la Jérusalem d'en haut est libre, c'est notre mère" (Gal. 4.21-26).


Et il exhorte les Galates à garder précieusement leur liberté en Christ, et de ne pas retourner à l'esclavage de la Loi (ou de tout légalisme, au demeurant) :" C'est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Demeurez donc fermes, et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude." (Gal. 5.1)

La loi n'a certes pas été abolie (Matt. 5.17), mais elle n'est plus extérieure ; elle s'accomplit intérieurement : "Je mettrai mes lois dans leur esprit, je les écrirai dans leur cœur" (Héb. 8.10)

Nous ne fonctionnons plus selon l'observance stricte de règles codifiées, mais selon la conscience de l'homme nouveau (Voyez 2 Co. 5.17 ; 2 Co. 1.12 ; 1 Tim. 1.5, 19 ; Héb. 9.14).

Mais nous devons rester vigilants. Cette nouvelle liberté en Christ présente des dangers dus à la faiblesse de notre chair : Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair ; mais rendez-vous, par la charité, serviteurs les uns des autres." (Gal. 5.13)

Appréciez votre liberté, bien-aimés, mais faites-en bon usage ! Jean-Claude Guillaume

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