La loi concernant la séparation des Eglises et de l'Etat

A la fin du XIXème siècle, l'affaire Dreyfus divise la France : les "antidreyfusards" clament la culpabilité de ce capitaine de l'armée française, les "dreyfusards" crient son innocence. En 1894, cet officier juif accusé de haute trahison est incriminé par un faux document qui l'accuse d'avoir renseigné l'ennemi et porté atteinte à la sécurité de l'Etat. Dreyfus est condamné au bagne de l'île du Diable, où il passera trois ans après avoir subi l'humiliation d'une dégradation publique.

Ecrivain confirmé, Emile Zola croit quant à lui à l'innocence de Dreyfus et épouse sa cause. Dans son article de L'AURORE, le célèbre "J'accuse", il dénonce non pas Dreyfus, mais ses ennemis. Il est condamné à 30 000 F d'amende et un an de prison. Finalement justice prévaut, Zola devient un héros et Dreyfus est réhabilité en 1906. Cette manifestation flagrante d'antisémitisme ne fait que hâter la mise en place d'un projet que le gouvernement français nourrit depuis longtemps : le 9 décembre 1905, la loi "concernant la séparation des Eglises et de l'Etat" est votée par le gouvernement d'Emile Loubet. L'alliance du trône et de l'autel est désormais dissoute. L'Etat ne s'immisce plus dans les affaires des Eglises et les Eglises n'ont plus de pouvoir politique. L'an 2005 en marque donc le premier centenaire.

Liberté de conscience et de culte
Grâce à la "loi 1905" chaque citoyen de France a désormais la liberté de pratiquer le culte de son choix, selon sa conscience. Pourtant, Jésus-Christ n'avait-il pas déjà annoncé le principe de cette séparation 1900 ans auparavant, précisant que l'on doit "rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu 1" ? Bizarrement, presque toutes les Eglises ont complètement oublié cette parole du Christ et ne l'ont pas observée. Ce sont des ministres d'état qui ne croyaient pas en Jésus-Christ qui ont érigé ce principe en loi !

Deux pouvoirs
La parole de Christ sépare pouvoir temporel et pouvoir religieux, mais elle reconnaît à la fois l'existence des deux pouvoirs. "César" s'occupe de l'Etat et la Bible ajoute même que les politiques romains sont "au service de Dieu 2". Dieu reconnaît que l'ordre et la justice devraient régner dans tous les pays. Que nos politiciens soient donc encouragés dans cette mission difficile et délicate. Qu'ils aient la volonté et la détermination nécessaires pour s'occuper de leur pays, de leur région ou de leur commune, promouvant ce qui est juste et moral, car ils ont ont également reçu vocation de censurer et de dénoncer, voire réprimer le mal.

Séparation des pouvoirs ? Chevauchement aussi
Malgré le principe de séparation, les deux pouvoirs parfois se chevauchent. Non pas, toutefois à la manière médiévale quand Etat et Eglise luttaient main dans la main contre tous ceux qui s'opposaient à eux... Aujourd'hui, la relation est autre et il est parfois avantageux que les deux pouvoirs se concertent. Par exemple, la présence d'ecclésiastiques dans le Comité National d'Ethique est excellente. D'autre part, l'enseignement du "fait religieux" dans les écoles d'Etat peut contribuer à susciter davantage de tolérance parmi les élèves.

Dans le domaine social
Il serait bon que l'Etat français, "César", se souvienne également de ce qu'il doit à "Dieu" dans le domaine social. Les "inventions chrétiennes" d'ordre social ont autrefois, peu à peu transformé la France. Les centres hospitaliers d'aujourd'hui (Hôtels-Dieu d'autrefois), les établissements pour enfants en détresse (orphelinats d'hier appelés Bons Pasteurs) émanaient d'un souci chrétien pour les malheureux. La Croix Rouge fut créée par le Suisse Henry Dunant, protestant évangélique qui organisait des études bibliques dans sa maison. Les premiers syndicats d'Europe sortaient de l'Eglise Méthodiste en Angleterre, animés d'un respect tout biblique pour le travail et pour la classe ouvrière.
Grâce aux fonds nationaux, l'Etat a par la suite pris en main ces initiatives pour les améliorer et les transformer, mais c'étaient des chrétiens remplis de la compassion de Christ qui les avaient créées !

Quelle âme pour l'Europe ?
La technocratie à elle seule ne suffit pas à faire de l'Europe un véritable foyer où ses habitants soient à l'aise. Certains l'ont compris. Lors d'une conférence donnée en 2002 à Vienne, intitulée "Une éthique pour l'Europe", Romano Prodi, alors président de la Commission Européenne, a eu le courage de dire que "l'Europe a besoin .... d'une âme".
Si l'Europe politique n'a pas pour devoir de donner une âme à l'Union européenne, qu'elle en reconnaisse au moins le besoin et qu'elle favorise son émergence. La spiritualité peut éventuellement en offrir une, mais pas n'importe laquelle. Encore faut-il aller à la source de cette spiritualité : au Créateur de l'homme et à celui qui émane de lui, Jésus-Christ. L'âme de l'Europe se manifestera par ceux et celles qui ont reçu dans leur for intérieur son message, qui l'ont accepté comme leur Sauveur et Maître.

Rendre à Dieu ce qui est à Dieu
Sachons que Jésus-Christ lui-même nous appelle personnellement à être de ceux-là. C'est ainsi que nous rendrons à Dieu ce qui est à Dieu. Tout commence quand nous répondons à son appel à recevoir gratuitement le pardon de nos fautes, parce que, par sa mort il a volontairement "payé pour nous" l'immense "dette" de notre péché. C'est alors qu'une vie nouvelle en relation avec Dieu naît en nous. L'Evangile appelle cette vie nouvelle, la vie éternelle. Elle durera à toujours, jusqu'au-delà de la mort.

Chaque citoyen est appelé à s'y engager. C'est ainsi que l'Europe trouvera son âme et que nous trouverons notre véritable identitéPierre Wheeler (Média Espérance)

Premier centenaire de la loi 1905

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