Carnaval

Petit historique (d'après l'encyclopédie alpha)

        Bien avant le christianisme, on croyait que la fertilité et la fécondité en agriculture étaient attribuées à des réincarnations d'âmes. La subsistance d'un village ne pouvait donc être assurée que si les esprits consentaient à envahir le monde des vivants pour y apporter leur vitalité fécondante. C'est pourquoi les jeunes gens recevaient la mission de se masquer et de se déguiser (en mettant leurs vêtements à l'envers comme dans l'autre monde, pensait-on). Le fait de porter un masque équivalait au fait d'être possédé par un esprit (cf. film " Le Masque "). Ainsi, ces jeunes invitaient les esprits au village et ceux-ci les poussaient à faire ripaille (les Jours Gras). Dès lors, les esprits se devaient d'accorder le renouveau (fêté en mai). Ces coutumes archaïques ont fort diminué au début du 20e siècle mais ont trouvé une subsistance locale - aidées par la curiosité et le tourisme - comme le Carnaval de Rio, de Binche ou de Tournai.

        Avec le christianisme, Carnaval a été adapté : cette fête est devenue une période (du 7 janvier au mercredi des Cendres) de divertissements s'achevant les Jours Gras, dont le point culminant était la cavalcade du Mardi-Gras, avant le temps du jeûne. Les divertissements consistaient en ce que les jeunes gens se déguisaient et se masquaient pour aller 'intriguer' les filles rassemblées le soir en frappant à la porte et aux fenêtres. Le Mardi-Gras, un mannequin représentant le roi de Carnaval était promené sur une charrette en grande pompe ; mais, le lendemain, on le traînait par les rues en chantant un air lugubre ; puis on le mettait en jugement devant la population, lui imputant toutes les fautes des villageois ; il était finalement condamné et enflammé.

Le sens du mot 'carnaval'
Le terme 'carnaval' signifiait à l'origine 'jeûne' et littéralement 'adieu à la chair' (chair : caro ; adieu : vale). Malgré le nom qu'il a reçu, le carnaval était fort antérieur au christianisme.

Carnaval aujourd'hui
        Le carnaval revient en force aujourd'hui de par son aspect folklorique et touristique. Il est fêté en grande pompe dans certaines villes et devient ainsi un pôle commercial. A Rio de Janeiro, une forte population assez déshéritée demeure attaché à de telles réjouissances traditionnelles. Le carnaval de Rio a gardé une spontanéité frénétique qui a engagé depuis quelques années de nombreuses agences à faire une attraction internationale pour le tourisme de luxe, caractère qui est devenu celui de Nice.

        En Belgique, le carnaval de Binche rassemble 500 'Gilles' aux coiffures ornées de plumes d'autruche, dansent dans le tintement des sonnailles et le claquement des sabots, au rythme obsédant de vieux cris traditionnels ; ils lancent sur la foule des oranges, auxquelles on attribue un caractère propitiatoire, et pendant trois jours et trois nuits, la cité est en liesse et attire chaque année 100.000 touristes. Dans d'autres villes, le carnaval revêt des aspects particuliers : à Ypres, la fête des chats ; à Stavelot, les " Blancs Moussis " ; à Termonde, le cheval Bayard et les quatre fils d'Aymon ; etc.

        En outre, carnaval entre de plus en plus dans notre société par les écoles. Masques et déguisements sont l'occasion de divertissements et de spectacles. C'est aussi l'occasion d'enseigner une page de folklore. La question se pose pour nous : faut-il laisser entrer cette fête dans nos foyers et nos écoles chrétiennes ?

Que dit la Bible sur ce genre de fête ?
Évidemment, la Bible ne dit rien directement sur cette fête, mais elle a beaucoup à nous dire indirectement.

Sur l'aspect 'païen'
        Les réincarnations d'âmes et les superstitions de bénédictions liées aux esprits sont à rejeter, naturellement. La Bible nous présente Dieu comme Souverain pour bénir et non un quelconque esprit. Les pétards (de plus en plus à la mode) pour chasser les mauvais esprits sont aussi à bannir. Le Nouveau Testament nous montre qu'on les chasse au nom de Jésus d'une parole d'autorité et non autrement. De plus, nous n'avons rien à craindre des esprits dès lors que nous avons Jésus pour Autorité. Les ripailles caractéristiques du Mardi-Gras sont également dénoncées par Galates 5 :19, qui inscrit les 'excès de tables' et 'l'ivrognerie' parmi les 'œuvres de la chair'. Quant aux masques et aux déguisements, s'ils ne peuvent être incriminés directement, leur origine est également une source de confusion (le masque symbolise la possession démoniaque).

Sur l'aspect 'chrétien'
        La christianisation du carnaval a-t-elle permis d'évacuer le sens païen ? Non, puisque localement le carnaval persiste dans son folklore inspiré du paganisme. Par exemple les oranges au caractère propitiatoire de Binche. Nous savons que c'est Christ qui a fait propitiation pour nous (Rom 3 :25 et 1 Jn 2 :2).

        La notion de ripaille est restée : il s'agit de profiter des Jours Gras avant le jeûne. Les divertissements propres aux jeunes gens et jeunes filles n'ont, il est vrai, plus rien à voir avec les superstitions démoniaques, mais n'ont pas non plus un apport vraiment chrétien. Quant au mannequin émissaire sur qui les fautes retombent, condamné et brûlé, ne discrédite-t-il pas le véritable sacrifice du Christ, mort pour nos péchés ?

Un conseil d'une famille avisée
Dans son livre, Eberhard Mühlan cite la résolution d'une famille face au carnaval, elle se résume en 3 principes : la clarté, pas de compromis et offrir quelque chose de meilleur.

· La clarté : Il s'agit d'expliquer clairement aux enfants pourquoi nous avons pris position contre cette fête. Son origine païenne est emprunte de superstitions, d'occultisme et d'excès. Nous n'éprouvons aucune crainte des esprits car nous sommes sous la protection de notre Sauveur. Quant à sa version catholique (permettre de s'amuser follement avant le temps du jeûne enseigné par l'Église romaine), nous n'en avons pas besoin car nous pouvons toujours être joyeux. De plus, beaucoup d'argent est ainsi sottement dilapidé.

· Pas de compromis : s'amuser innocemment en se déguisant n'est pas un péché mais la meilleure attitude est de refuser le compromis. Car qui sait jusqu'où tel compromis peut entraîner nos enfants, vu leur immaturité ?

· Offrir quelque chose de meilleur : il s'agit de faire comprendre aux enfants que le but n'est pas d'économiser de l'argent vu que nous sommes prêts à en dépenser pour eux en leur achetant quelque chose dont ils feraient meilleur usage. Cette compensation pourrait être une sortie en famille, par exemple.

Autres considérations :
· On nous dira peut-être : " pourquoi faire les rabats-joie ?, cette fête n'est-elle pas l'occasion de se divertir et se réjouir ensemble ? " Mais nous avons déjà beaucoup d'occasion de vivre notre joie - et le chrétien est continuellement appelé à être joyeux.

· En tant que Chrétiens, nous avons nos fêtes 'légitimes' : Noël, Pâques, Ascension et Pentecôte. C'est déjà pas mal ! Pourquoi ne pas se concentrer sur ces fêtes qui ont un sens profond et délaisser le folklore qui a un sens très secondaire.

· Il est parfaitement possible de se déguiser à une autre occasion, par exemple pour un anniversaire. Les enfants aiment se déguiser et jouer : c'est une bonne chose que le Seigneur permet sur la terre.

· Pour les plus petits, les masques et déguisements produisent parfois la peur. Notre rôle n'est-il pas plutôt de les rassurer…

· Certains chrétiens parmi nous ont peut-être un sens du carnaval plus étroit que nous, notamment ceux qui sont d'origines d'Amérique Centrale (où la fête frénétique vire à la débauche). Tout en concédant la liberté à chacun, ne devrions-nous pas tenir compte des sensibilités, afin de ne pas être une pierre d'achoppement (Rom 14 :21) ?

· Un chrétien ne peut pas en juger un autre parce qu'il participerait à cette fête (Rom 14 :1-13 ; Col 2 :16). Le principe des 'viandes sacrifiées aux idoles' est d'actualité : chacun est libre devant le Seigneur mais il y a des choses inutiles (1 Cor 6 :12). A chacun de considérer comment il glorifiera le mieux le Seigneur.

Une alternative à l'ignorance
Bien sûr, on peut toujours réagir en ignorant purement et simplement la fête de carnaval. Mais l'ignorer, c'est en faire quelque chose de tabou. N'est-ce pas plutôt l'occasion d'instruire l'enfant sur la voie qu'il doit suivre afin qu'une fois vieux il ne s'en détourne pas (Pr 22 :6) ? Cela implique d'expliquer le sens du Carnaval et de justifier notre position.

Voici quelques idées qui pourraient être exploitées comme réflexion complémentaire :

· Les mauvais esprits sont incapables de nous nuire lorsque nous sommes sous la protection du Seigneur Jésus. Quelques passages rassurants : Romains 8 :37-39 ; Philippiens 2 :9-11 ; Colossiens 2 :9s, 15 ; Apocalypse 20 :10.

· L'étude d'Éphésiens 6 :10-17 offre plusieurs contrastes avec le carnaval. Au lieu de porter un déguisement fantaisiste, le chrétien est appelé à revêtir l'armure spirituelle (développer les différentes parties de l'équipement). Au lieu de subir les exigences des esprits, le chrétien est appelé à (1) prévenir les attaques de l'adversaire en se préparant au 'mauvais jour' (v. 13), (2) résister aux manœuvres diaboliques en revêtant l'équipement défensif, (3) prendre la Parole de Dieu comme arme offensive, (4) persévérer, (5) prier constamment…

· A bas les masques ! Le Seigneur attache de l'importance à la vérité et à l'authenticité. Soyons sincères ; l'hypocrisie consiste à nous faire paraître tel que nous ne sommes pas en réalité.  http://www.enseigner.org

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