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Hérédité bien ordonnée   

Mais où va-t-on ?
En cette période trouble pendant laquelle l'occident tout entier descend lentement, à l'image des grands empires précédents (Grec, Romain), vers une décadence qu'on qualifierait de déchéance morale, une question lancine : mais pourquoi sont-ils si méchants ?
Cette question m'est suscitée par le constat que les jeunes générations démontrent un irrespect des aînés, une intolérance à l'autorité ainsi qu'une violence croissante depuis plusieurs décennies.
On voit se réaliser les paroles de Michée : "Le fils méprise son père, la fille se révolte contre sa propre mère, comme la belle-fille contre sa belle-mère, et chacun a pour ennemis les gens de sa famille." (Mi 7.6).
On pourra fustiger ces jeunes et les accabler de jugements des plus divers, cela n'infléchira pas la tendance. Pour ce faire, il faut aller à la racine du problème. Ce que notre société ne sait pas faire car cela nécessiterait qu'elle se remette en cause.
Mais qui est la société ? C'est vous, c'est moi.
Décidons par conséquent de prendre le problème à bras le corps et de débrouiller l'histoire.
La première observation qui pourra nous mettre sur la piste est celle qu'un enfant, dès sa naissance (et même certainement avant) peut s'assimiler à une éponge. Si vous épongez du lait, il en ressortira un jus blanc en la pressant. Si c'est du café, ce sera noir. Si c'est un produit irritant, elle rendra un produit irritant.
Un enfant est donc une éponge. Avec une tête en plus, qui le rend sensible à ce qu'il reçoit.
S'il reçoit de l'amour, il rendra de l'amour. S'il voit de la violence, il rendra de la violence. Si on lui montre de l'irrespect, il sera irrespectueux. Nos enfants sont donc un reflet quasi exact de nous-mêmes. Dès le premier mois, par tous leurs sens toujours en éveil, ils entendent les rires et les cris, sentent les caresses et les violences, voient la tendresse et les rejets…
La racine du problème serait donc... nous, les adultes, parents en première ligne, mais pas seulement.
Circonstances atténuantes. Alors on peut justifier que les pauvres gens ont subi des choses difficiles dans leur jeunesse, que ça a formé leur caractère violent. On peut ainsi comprendre pourquoi à leur tour ils frappent femme et enfants...
Non, on ne peut pas comprendre !
Il n'y a pas de circonstance atténuante car l'homme est né avec un cerveau. Pas avec une machine qui lui ferait répéter par un mimétisme de pantin ce qu'il a vu faire étant jeune. L'homme, chaque homme, quelque soit ce qu'il a subi dans son passé, a la capacité intellectuelle de réfléchir à ce passé et de choisir son avenir. Un regard critique et une prise de position devraient lui permettre de faire le choix.
L'homme est un animal intelligent s'il fait usage de son organe cérébral plus que de ses impulsions.
Sans aller jusqu'à la violence, le manque d'autorité, la politique de l'enfant-roi, le manque de responsabilité des parents devant leur progéniture sont de véritables autoroutes qui mènent aux dérèglements que l'on voit sérieusement poindre et s'accroître.
Lorsque l'on regarde la série des rois d'Israël et de Juda, on les voit, de père en fils, poursuivre les erreurs et les horreurs de leurs pères : "ils se sont laissés égarer par les mêmes mensonges auxquels leurs pères s'étaient ralliés" (Am 2.4, version Colombe).
Depuis les premiers hommes, le Serpent de Genèse 3 tente de briser les relations dans la famille. La première conséquence du péché originel est la cassure du lien homme-Dieu par la désobéissance. L'autre conséquence immédiate est la cassure du lien homme-femme. Avant ce péché, ils vivaient nus en Eden, en pleine compréhension et acceptation l'un de l'autre. Cette transparence est brisée dès le péché et ils cherchent à se cacher, la compréhension est perdue, comme l'acceptation de l'autre et de soi-même (Gn 3.7). Puis, au sein de la fratrie apparaissent jalousie et violence jusqu'au meurtre (Gn 4.3-8). Enfin, l'humanité entière est corrompue et subit le jugement divin (Gn 6). Tout cela à partir d'un choix qui se répercute de parents à enfants de génération en génération.
Ces remarques nous permettent d'avancer sur deux points : la personne a bien reproduit les choses qu'elle avait subi dans son enfance - l'hypothèse est donc vérifiée. Deuxièmement, il y a un choix à faire concernant nos paroles et nos actes, poursuivre le mouvement de son passé est le choix de la continuité, même s'il est fait inconsciemment.
Répercussion mondiale d'un comportement familial  La Bible condamne très sévèrement le manque de respect des enfants envers leurs parents. Dans l'Ancien Testament, frapper, maudire ou voler ses parents est puni de mort, par lapidation (Ex 21.15, Lv 20.9, Dt 20.18-21). L'obéissance et le respect des enfants pour les parents sont réitérés dans le Nouveau Testament (Ep 6.1).
Mais Dieu montre également la responsabilité des parents et l'importance qu'il porte à l'éducation des enfants en punissant Eli qui était trop indulgent envers ses enfants (1 Sam 3.13). Ils mourront tous violement, Eli et ses deux fils (1 Sam 4.11-18).
Le principe biblique d'éducation parentale est bien plus qu'une suggestion pour permettre une vie de famille appréciable. C'est une ordonnance des plus importantes, puisque dans le décalogue, après les quatre premiers commandements ayant trait à la relation de l'homme à Dieu, c'est la relation parents-enfants qui est traitée : "Honore ton père et ta mère" (Ex 20.12, Nb 5.16).
L'importance est soulignée, dans ce texte central de la Bible, par le fait que c'est le seul commandement des dix qui associe étroitement l'obéissance et une bénédiction, et pas des moindres : "Honore ton père et ta mère
afin de jouir d'une longue vie dans le pays que l'Eternel ton Dieu te donne". L'élixir de jouvence pourrait trouver un ingrédient dans le respect envers les parents !
Puis, tout au long de la Bible, des proverbes et des exemples nous font comprendre le caractère essentiel d'une bonne éducation des enfants.
Pourquoi la Bible donne tant d'importance à ce sujet ? Parce que Dieu a voulu que la famille soit la cellule de la société. La société est l'addition des millions de familles. Si l'intérieur des familles est décomposé, la société n'a plus de fondement et s'effondre aussi. La famille est une micro-société, si les relations n'y sont pas équilibrées, la société entière sera déséquilibrée.
Si on ne partage pas les lois divines et que l'on ne vit pas dans l'amour de Dieu au sein des familles, la société ira elle aussi dans ce sens, vers la détérioration des relations et de la vie commune en générale.
Ordonner
Ranger c'est fatiguant. Il faut mesurer l'ampleur de la situation, choisir un plan de bataille, s'attaquer au problème, chercher des solutions, persévérer jusqu'à la fin, à la victoire.
Organiser c'est rebutant, mais on n'a pas le droit de se plaindre d'une jeunesse violente et amorale si on ne se décide pas à ordonner ses propres pensés.
Il faut donc se demander : fais-je bien ou mal avec les enfants ? Suis-je en train de reproduire sans réfléchir les choses parfois mauvaises de mes propres parents ? Ai-je réfléchis à un idéal de relation et d'éducation des enfants que je me force à appliquer pour leur bien ? En fonction de quoi fixer cet idéal ?
Nous écouterons simplement la réponse de la Bible qui, pleine de sagesse, nous prodigue des conseils (voire des ordonnances) :
"Oriente le jeune garçon sur la voie qu'il doit suivre; même quand il sera vieux, il ne s'en écartera pas" (Pv 22.6).
"Et vous, pères, n'irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les avertissant selon le Seigneur" (Ep 6.4).
Ceci dans le but qu'ils obéissent à ce cinquième commandement : "honore ton père et ta mère" (Ex 20.12).
Bien d'autres passages de la Bible nous donnent des pistes pour l'éducation.
Hérédité bien ordonnée
Au lieu de voir avec dépit la décadence de notre société, et en particulier la perte des repères et l'absence d'éducation des enfants, agissons !
Réfléchissons bien à notre comportement envers nos enfants. Ne sommes-nous pas en train de les pousser à réagir avec violence, impertinence et irrespect ? Sommes-nous en train de leur inculquer les valeurs bibliques avec assez d'autorité, d'amour et de sagesse pour qu'ils "
ne s'en écartent pas" ?
Le problème du comportement des enfants est en fait celui du comportement des parents. Nos enfants reproduiront les mêmes schémas que les nôtres, comme nous avons en grande partie reproduit ceux de nos parents. Même les oppositions qui peuvent intervenir par réaction à une éducation non acceptée sont influencées par ce qui a déjà été appri des parents.
"
Charité bien ordonnée commence par soi-même" est une maxime bien opposée aux valeurs chrétiennes. Par contre, on pourrait énoncer : "Hérédité bien ordonnée commence par soi-même". Car pour laisser à nos enfants un héritage intellectuel, comportemental et moral correct, il faut déjà que nous fassions le point sur notre propre héritage, le confronter à l'enseignement de la Parole, et faire des choix de changements ou de continuité qui s'imposent. Faisons le ménage dans notre héritage et choisissons l'image et l'héritage que nous voulons donner.
L'éducation n'est pas la somme des moments de bonne entente et de correction que l'on a avec ses enfants. C'est un projet mûrement réfléchi en fonction des principes bibliques, sans cesse confronté à la Parole et amélioré, qui peut nous amener à changer des choses dans notre propre comportement afin d'être les exemples qu'ils suivront.
J'aimerai tant que l'on dise de mes enfants : "Il fit ce que l'Eternel considère comme juste, imitant en tout point son père" (2 Ch 26.4).
Etienne Delépine


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